Les milieux humides sont des endroits où le territoire est saturé d’eau pendant une période tellement longue que le sol qu’il contient et qui l’entoure ne peut drainer et s’assécher. Ainsi, ils abritent des plantes aquatiques et d’autres organismes adaptés aux milieux humides. Cependant,
tous les milieux humides ne sont pas identiques. En fait, il existe cinq types de milieux humides : les tourbières, les tourbières basses, les marais, les mares peu
profondes et les marécages. Et chacun joue
un rôle important pour maintenir la santé
d’un cycle aquatique.

Toutefois, pour qu’un milieu humide soit utile au cycle aquatique, il doit être sain. Un écosystème de milieu humide en santé doit comprendre trois zones : une zone aquatique (la région sous la laisse de crue), une zone riveraine (la région autour de l’eau où vivent des plantes aquatiques) et une zone sèche (la partie la plus sèche du milieu humide où poussent l’herbe, les arbustes et les arbres). Différentes espèces vivent dans chacune de ces trois zones qui forment les milieux humides.

Dans la zone aquatique, où les niveaux d’eau changent régulièrement, on retrouve les trois types de plantes suivants : les plantes émergentes qui poussent hors de l’eau, les plantes submergées qui poussent sous l’eau et les plantes flottantes qui flottent sur l’eau.

La zone riveraine représente les abords du milieu humide où poussent les plantes aquatiques. Les plantes peuvent s’adapter aux inondations à la condition que celles-ci soient peu fréquentes. La zone riveraine comprend des fleurs, du foin plat, des arbustes et des arbres à feuilles caduques qui aiment le sol humide, comme des saules et des peupliers du Canada.

Finalement, dans la zone sèche – la plus sèche et la plus éloignée d’un milieu humide – on retrouve des arbres, des arbustes et des herbes qui sont plus sensibles à l’humidité que ceux qui poussent dans la zone riveraine. Les zones sèches procurent aussi des nutriments essentiels en plus de servir de site de nidification et d’abri aux animaux qui vivent en milieux humides.

Les trois zones de milieux humides (aquatique, riveraine et sèche) ne peuvent pas travailler de manière indépendante. En fait, il est essentiel qu’elles travaillent en collaboration pour créer un écosystème en santé. Cela s’explique par le fait que la terre qui entoure l’eau affecte celle-ci directement. Ainsi, si un changement ou de la pollution survient dans la zone sèche, la zone riveraine devra travailler plus fort pour éliminer cette pollution avant qu’elle n’atteigne l’eau et ne perturbe la zone aquatique.

Jetons un coup d’œil aux différentes zones d’un milieu humide et analysons comment elles peuvent être perturbées et modifiées par l’ensemble du milieu humide.

Plantes

Les plantes émergentes qui poussent dans l’eau, comme des massettes et des quenouilles, fournissent un habitat à une variété d’animaux. Pour les oiseaux et les autres animaux, elles fournissent un abri contre les prédateurs, procurent des matériaux de construction de nids ainsi que de la nourriture. Leur partie submergée offre aux invertébrés aquatiques et aux poissons un abri et de la nourriture. Les plantes submergées et les plantes flottantes comme les potamots, les algues filamenteuses et les nénuphars fournissent de la nourriture et un abri aux animaux sous-marins, tels que des invertébrés et des grenouilles.

Un milieu humide sain abritera de nombreuses espèces de plantes différentes. Mais à mesure qu’un milieu humide est endommagé, le nombre de plantes et d’espèces commence à diminuer. Il est également important de réaliser que ce ne sont pas toutes les espèces végétales qui soutiennent un écosystème. Par exemple, la lysimaque pourpre est une espèce de plante émergente invasive et non indigène qui peut causer de sérieux dommages aux milieux humides.

Invertébrés aquatiques

Les invertébrés aquatiques servent de nourriture essentielle aux espèces sauvagines, aux poissons et aux autres invertébrés, et constituent la base de la chaîne alimentaire. Les invertébrés sont des animaux sans colonne vertébrale, comme les insectes, les vers et les escargots.

Certains invertébrés aquatiques survivent mieux dans des eaux polluées que d’autres. Lorsque les espèces d’invertébrés qui tolèrent la pollution sont les plus nombreuses du milieu humide, cela signifie que la qualité de l’eau est faible.

Niveaux d’eau

Le profil (forme et profondeur) d’un marais est habituellement de moins de trois mètres de profondeur, mais le niveau de l’eau peut varier en raison de phénomènes naturels (par exemple des précipitations inhabituelles ou un débit d’eau plus lent ou plus rapide) ou d’interventions humaines (telles que l’élimination du marais au profit d’activités industrielles ou agricoles).

Toutefois, un niveau d’eau qui baisse sous 1,5 m peut réduire le nombre de plantes submergées et un niveau d’eau de moins de 0,25 m diminue grandement la diversité des plantes et des animaux qui vivent dans le milieu humide.

Conditions de l’eau

Il existe plusieurs types de mesures pour analyser la qualité de l’eau, mais les deux plus importantes pour un milieu humide sont les nutriments aquatiques et les niveaux d’oxygène de l’eau.

Les nutriments aquatiques comme le phosphore et l’azote sont importants pour les plantes et l’environnement aquatique. Cependant, la présence de nutriments doit être équilibrée puisqu’une trop grande quantité de nutriments est aussi dommageable qu’une quantité insuffisante. Par exemple, s’il y a trop de nutriments dans l’eau, les algues vont croître de façon incontrôlée et mourront, et lorsque celles-ci se décomposent, elles utilisent une importante quantité d’oxygène.

Puisque les marais ne contiennent habituellement pas d’eau mouvante, leur quantité d’oxygène est moins importante que celle des rivières, mais des milieux humides sains en contiennent suffisamment pour répondre aux besoins des invertébrés aquatiques et des poissons, même si plusieurs d’entre eux peuvent survivre avec moins d’oxygène que les animaux plus gros et plus rapides.

Oiseaux

Les milieux humides abritent différentes espèces d’oiseaux. En fait, on retrouve des oiseaux dans toutes les zones du milieu humide.

Les plantes et les arbustes qui bordent les marais fournissent nourriture et abri aux oiseaux riverains et à d’autres animaux. Les espèces sauvagines (oiseaux qui peuvent nager et qui trouvent leur nourriture dans l’eau) ont tendance à s’établir dans la zone aquatique où ils trouveront des plantes et des animaux pour se nourrir, mais la protection qu’offrent les plantes riveraines leur est souvent utile pour construire leur nid.

Lorsque de nombreuses espèces d’oiseaux se trouvent dans les trois différentes zones d’un milieu humide, cela signifie que l’écosystème du milieu humide est en santé.

Les milieux humides abritent un nombre impressionnant de plantes et d’animaux. Ainsi, ils sont utiles de nombreuses manières. Examinons-en quelques-unes.

1. Ressource aquatique

Les milieux humides servent d’éponge géante pour emmagasiner l’eau. Lorsqu’une inondation se produit, que des pluies fortes tombent ou que la neige fond, les milieux humides absorbent presque la totalité de l’eau afin de l’empêcher d’endommager nos maisons et d’éliminer nos terres agricoles. Toutes les plantes d’un milieu humide travaillent en collaboration pour réduire le débit d’eau pendant une période assez longue pour permettre à l’eau de se diriger vers la nappe souterraine ou encore de s’évaporer, plutôt que de couler dans les rivières et les lacs environnants. Les plantes et leurs racines retiennent le sol pour empêcher sa dégradation (érosion).

Les milieux humides emmagasinent l’eau sur la surface où nous pouvons l’utiliser.

2. Maintien de la vie

Les milieux humides fournissent un habitat (nourriture, eau, abri et espace) à de nombreuses espèces. Ils soutiennent plusieurs plantes et animaux menacés d’extinction.

3. Qualité de l’eau

Les milieux humides permettent de filtrer les sédiments de l’eau et d’en absorber les nutriments qui y subsistent, d’éliminer la pollution chimique, de réduire les agents pathogènes et de purifier les eaux usées.

4. Soutien économique

Les milieux humides soutiennent les activités commerciales liées à la chasse, au trappage et à la pêche en fournissant un habitat aux espèces sauvages. Ils sont un excellent environnement pour la croissance des cultures telles que le riz sauvage. Ils sont également une source de récoltes de tourbe. Et finalement, ils appuient le tourisme avec des activités comme la photographie, le canotage, l’observation des oiseaux et d’autres espèces animales.

5. Divertissement social/appréciation du patrimoine/ressource éducative

Les gens sont attirés par les milieux humides en raison de leur beauté et des différentes espèces d’animaux et de plantes qu’on y trouve. Ils sont également précieux pour la recherche scientifique et l’éducation, car ils permettent l’étude des plantes et des animaux dans leurs environnements naturels.

La remise en état des milieux humides permet à un territoire endommagé de retrouver sa fonction initiale. La remise en état signifie de créer des milieux humides qui n’existaient pas auparavant ou de remettre en état ceux qui ont été éliminés ou endommagés.

Cependant, la remise en état d’un milieu humide nécessitent beaucoup d’effort. Ainsi, lorsque nous remettons en état un milieu humide, nous devons penser à tous les éléments qui le composent et nous devons nous poser les questions suivantes : ce nouveau milieu humide remplira-t-il sa fonction et pourra-t-il demeurer un écosystème de milieu humide sain au fil du temps?

En observant les effets qu’ont les différentes activités humaines sur le milieu humide, nous pouvons effectuer des changements qui permettront de remettre les milieux humides éliminés ou endommagés le plus près possible de leur état initial. Cependant, pour que la remise en état d’un milieu humide soit un succès, nous devons obtenir de l’information de personnes œuvrant dans des domaines variés. Des scientifiques qui travaillent avec l’eau, le sol, les plantes et dans le domaine de l’écologie, jusqu’aux travailleurs de la construction, plusieurs personnes jouent un rôle important dans la remise en état des milieux humides. Une fois la remise en état d’un milieu humide terminée, nous continuons de l’étudier durant sa croissance pour nous assurer qu’il sera complet et sain.